La mort de Vénus noire et blanche
L’imaginaire de la femme crucifiée dans les beaux-arts et la littérature entre l’Europe centrale et le monde russe
Sprach- und literaturwissenschaftliche Fakultät
Le présent article explore les représentations de la crucifixion féminine, qui prolifèrent depuis la seconde moitié du XIXe siècle. La superposition symbolique avec le Corpus Christi ainsi que la référence narrative à la Passion du Christ dotent l’image de la crucifiée d’un cadre sémantique particulier qui l’ouvre aux (auto)projections expérimentales. L’analyse, basée sur des corpus visuels et littéraires des langues française, tchèque et russe, met en évidence les jalons dans l’évolution de ce motif subversif, depuis les portraits de martyres par des auteurshommes jusqu’aux «autoportraits» des auteursfemmes. En se concentrant sur le tournant du siècle et en rendant pertinente la question de l’origine «raciale» des crucifiées, notre analyse montre en somme que la manière de représenter la violence sur les corps tourmentés est loin d’être universelle. This article explores the representations of the female crucifixion that have proliferated since the second half of the nineteenth century. The symbolic superposition with the Corpus Christi as well as the narrative reference to the Passion of Christ endow the image of the crucified woman with a particular semantic framework that opens it to experimental (self)projections. The analysis, based on visual and literary corpora from the French, Czech and Russian languages, points out the milestones in the evolution of this subversive motif from maleauthored portraits of female martyrs to femaleauthored “selfportraits”. By focusing on the turn of the century and by making the question of the “racial” origin of the crucified women relevant, our analysis shows that the way of representing violence on tormented bodies is far from being universal.
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Notes
First published in: La Revue russe, 60, 91–107. 2023.
References
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