Bildung, Glück und das allgemeine Interesse. Wielands Musarion (1768) und La Mettries Discours sur le bonheur (1748)
Humboldt-Universität zu Berlin
Wieland écrivit Musarion, l'un de ses contes en vers les plus réussis, pour une petite société aristocratique qui se réunissait autour du comte de Stadion à Warthausen. Le texte propose un modèle parfait de la philosophie du bonheur de l'écrivain allemand qui proclame des idées épicuriennes sans toutefois renoncer à une légitimation métaphysique de la morale; selon ses propres termes, il était libertin par l'esprit et homme de vertu par le cœur. Wieland a bien lu et compris les Œuvres des écrivains matérialistes de son époque; tout en se référant au Discours du bonheur de La Mettrie et au roman érotique et philosophique du Marquis d'Argens, il a donné une forme littéraire aux principales idées de sa "philosophie charmante". Pour étendre un voile d'érudition sur la frivolité plus ou moins voltairienne de son conte, il a su profiter en même temps des dialogues de Lucien. Même s'il s'inspire d'idées libertines, il a gardé le souvenir de ses origines protestantes -"et lors même qu'il adopte les opinions condamnables, un repentir secret ralentit sa marche malgré lui" (Mme de Staël). Dans son conte, Wieland a représenté également l'une des idées fondamentales de la philosophie de l'art de son époque: il a su donner à l'âme sensible la figure d'une belle femme séduisante et généreuse.